Testé pour vous : les sectes japonaises
Zic(s) du moment :
Lupin III OST – Lupin III Opening Theme (1978 version)
Pour dépuceler ce mois de décembre sur le Chux, une petite anecdote toute fraiche et pas piquée des hannetons.
En effet ce dimanche, je me suis retrouvé plus ou moins malgré moi plongé au plein cœur d’une cérémonie bien space à la gloire de Bouddha, chez une secte appelée Fuji Taisekiji Kenshoukai (富士大石寺顕正会, “Secte Bouddhique du Grand Temple de Pierre du Mont Fuji”, les caractères 顕正 ‘Kenshou’ signifiant “Detruire le mal et répandre la vérité”).
Si toi aussi tu trouve que le Mal c’est pas lolmdr et que tu retweet la Vérité, clique donc sur le “read more”. Puisse ce post aussi servir de guide de prévention pour les jeunes WH en visite au japon qui seraient trop heureux de se faire gratter l’amitié par des japonais sans se douter de ce qui se cache derrière. (pavé inside)
Toi aussi achète ton ‘kit de la Vérité’ chez ton marchand de journaux et rejoins-nous !
Nanmyouhourengekyou !
Y’a un mois de cela, je me baladais comme tous les dimanches à Akihabara, quand au détour du rayon cd du deuxième étage de Book-Off Akiba TOUT À COUP ! Un japonais m’adresse la parole (je sais que ça n’a rien d’extraordinaire de se faire adresser la parole par un japonais au japon, mais c’est pas comme si ça arrivait tous les jours non plus). Le mec me dit qu’il souhaite faire un cadeau à un ami canadien, et il veut savoir ce que les gaijins aiment niveau musique jap pour pouvoir lui envoyer un cd. Je commence à lui citer des trucs que j’aime comme SamboMaster ou Nujabes, il connait aucun de ces artistes. Finalement on se quitte en échangeant nos “neumbeures”, histoire de prendre un petit verre et taper la discute.
Le samedi suivant, je reçois un sms de ce mec, me demandant si j’avais quelque chose de prévu le lendemain. Je lui réponds que je vais me balader à Akiba. On décide de se rejoindre là-bas en fin d’après-midi. Une fois arrivé tous les deux sur le lieu de rendez-vous (la gare d’Akihabara, sortie nord en direction du Gundam Café), on va finalement au McDo proche de Toranoana et de la tour UDX. Autour d’un coca on discute 2 bonnes heures de tout et de rien, bref bonne rigolade et bien sympa. Sur les coups de 20h il commence à tourner de l’oeil (les japonais se levant et se couchant tôt pour lui on était comme en fin de soirée). Il me demande si on peut se revoir la semaine suivante, je lui dis pas possible parce que j’ai un event (j’ai pas trop tendance à cacher mon otakonnerie en ce moment, je m’en faous je travaille donc je suis quelqu’un “d’intègré”), ainsi qu’une autre la semaine d’après mais comme j’étais pas sûr d’aller à celle-ci je lui dis que je lui enverrai en sms.
Deux semaines plus tard, en ayant finalement fait une croix sur la deuxième convention qui n’était pas si “revelent to my interests” que ça, je lui envois un sms pour lui dire que je suis free. Pour être honnête, le mec étant relativement coincé et qui plus est un non-otaku (je pensais que c’était le cas puisque je l’avais croisé à Akiba), et qu’on avait déjà pas mal parlé la dernière fois, je me demandais de quoi on allait bien parler cette fois-ci mais bon… comme je suis un gars poli je lui ai envoyé quand même un sms histoire de montrer que je suis pas un connard et que je l’ai pas zappé… Ah~ si j’avais su. XD
Comme la fois précédente avait eu lieu sur mon ‘terrain’ (Akiba), cette fois-ci c’est lui qui choisi. On se retrouve donc à Ikebukuro en milieu d’après-midi.
En arrivant première surprise : le mec n’est pas seul. Ce qui en fait me rassure, car ayant peur d’avoir fait le tour avec le premier gars, je me suis dit que ça allait redonner un peu d’intérêt. Une fois arrivé, le mec me demande si ça me dérange pas d’aller avec eux quelques stations plus loin à Tokiwadai, car trop de monde à Ikebukuro. Moi bien sûr pas de problème, je suis pas avare de découvrir des nouveaux coins. Arrivé dans la petite ville tranquille de Tokiwadai, on va dans un family-restaurant proche de la gare histoire de casser la croute et discuter tranquille. Le second mec se révèle être beaucoup plus loquace et ouvert que le premier, et donc me parle sans l’habituelle retenue qu’ont les japs face aux gaijins. En plus c’est un fan de foot (lol un jap qui connait Youri Djorkaeff XD), donc la discution était plutôt animée et c’était bien cool ! Après deux heures et demi et un bon steak, le second mec me dit qu’ils ont un 勤行 ‘Gongyou’ pas loin. Comme je connaissais pas le mot ils ont un peu galérés à m’expliquer, mais en gros j’ai compris qu’ils voulaient aller prier Bouddha dans un temple non loin de là. J’ai dit ok, me disant que j’allais assister tranquille à leur petite prière sans m’y mêler, ou à la limite le faire pour le lulz, en bon touriste quoi.
Après avoir traversé un joli petit parc, croisé des gosses en uniformes qui rentrent de l’école, bref avoir bien profité de l’atmosphère d’une petite ville japonaise, on s’arrète soudainement près d’un bâtiment blanc banal, sous un préau où se trouvait des tables en bois et un parking à vélo. En les voyant se poser à une des tables et commencer à fouiller dans leur sac, là j’ai commencé à me demander ce que je faoutais là au juste. Avais-je mal interprété ce qu’ils m’ont dit ? Bref je reste là et observe la situation et les environs. Le mec #2 sort un cahier et une enveloppe de son sac et m’invite à m’assoir. Bien sûr en gars qui commence à être soupçonneux, je m’approche à peine et zieute le cahier histoire de gagner du temps. Voyant ma réticence, le mec commence enfin à m’en dire un peu plus : en fait ils veulent que je participe avec eux à la prière, me disant que ça allait augmenter mon degré de chance et de bonheur, et qu’il allait m’arriver plein de bonne chose par la suite, bla bla…
Évidemment c’est là que je me dit “(FUUUUUUUUUUUUUCK ! ME SUIS FAIT NIQUÉ !!! BANDE DE BÂTARDS !)”, mais que faire ? Les envoyer se faire faoutre et me taper la honte en “tapant une zecri”, perdu dans un coin que je connais pas ? J’avoue c’était tentant mais je serai passé pour un con. Je feuillette le cahier et y voit plein de noms et d’adresses, y compris des noms de gaijin. Pas besoin d’être un génie pour voir que ce sont les noms d’autres personnes qui se sont retrouvées dans la même histoire douteuse et qui sert de preuve du nombre de mecs qu’il a réussi à “recruter’. Voyant que je rechigne à y mettre mes infos, le mec essaie de me convaincre en me disant que ça allait rien me couter, que ça allait m’apporter un peu de bonheur tout ça, et que le cahier servait juste à avoir une trace des gens qui ont pénétré le lieu sacré en cas de problème ou de vol. Finalement après réflexion je décide de jouer le jeu par curiosité, du moins jusqu’à ce que l’on me demande de signer un truc ou donner quoi que ce soit. Mon nom ils l’ont déjà de toute façon, et pour l’adresse ils savent que je suis d’Asakusa. Je prend juste le soin de changer les numéros du chome et du paté de maison et surtout de ne pas citer la guest-house.
Une fois à l’intérieur, évidement ça n’avait rien d’un temple. Juste un accueil avec des tables le long des murs, et des bonnes femmes derrières, droites comme des “i”. Des fidèles entraient et sortaient sans dire mots, la seule chose qui brisait ce silence glauque était une tv sur un mur diffusant le discours d’une fidèle d’origine chinoise qui racontait comment elle avait trouvée le bonheur en reniant son pays maléfique et embrassant la religion Fuji, ce qui rendait l’atmosphère encore plus étrange. Mec #2 s’adresse alors à un petit guichet pour réserver la séance de prière. Elle commencera dans un peu plus d’un quart d’heure. Après avoir maté un peu plus de la vidéo, on nous dit que le MC est prêt et que ça va commencer. On se rend alors dans une petite pièce à tatami, en ayant au préalable laissé nos chaussures dans des casiers à l’entré et s’être incliné avant d’entrer. Dans la pièce quasiment vide, on s’assoit tous les 3 en ligne face à un autel, moi au centre. Les deux mecs s’assoient de manière traditionnelle, mais me laisse tout de même m’assoir en tailleur. Le mec me tend enfin l’enveloppe qu’il avait sortie de son sac auparavant. À l’intérieur, une notice explicative, un chapelet et un petit cahier bleu (voir photo en tête de post). Mec #2 me brief vite-fait (Mec #1 commençait déjà à tourner de l’œil comme d’hab) avant que le MC fasse son entrée.
Une petite bonne femme entre dans la pièce, cheveux court et tailleur noir, comme celles qui faisaient les statues à l’entrée. Après avoir à son tour saluée l’autel, elle s’y assoie devant en nous tournant le dos. La cérémonie commence par un salut, puis trois ‘Nanmyouhourengekyou’ (南無妙法蓮華経, “Je jure fidélité au Sutra du Lotus Blanc“) dit très lentement, puis 2 saluts tout en disant 3 fois très vite ‘Nanmyouhourengekyou’ à chaque fois, puis un dernier salut. Le tout bien sur en étant équipé du chapelet enroulé entre chaque majeur. Vient ensuite le tour du petit carnet, bourré de kanji sans queue ni tête (comme toi) mais avec les furigana pour les lire. Il a fallu lire à haute voix des passages dont Mec #2 m’avait corné les pages pour pas que je sois paumé. Après un énième salut, vient la partie bien hardcore : 5 minutes non-stop de ‘Nanmyouhourengekyou’ à répéter en boucle. XD Je peux te dire qu’après ça on se sent bien zen… tellement zen que Mec #1 était à moitié en train de pioncer. Après ça la nana se retourne vers nous, donne une feuille au mec qui m’a fourré dans ce sale délire, me demande de confirmer mon nom, puis commence à déblatérer des trucs auxquels j’ai rien compris, la tête bourrée de sutras, mais assez lucide pour l’envoyer se faire mettre si jamais elle me demandait de signer un truc ou d’adhérer à autre chose que le fait que je m’appelle Joe Lebowski. Une fois son petit cirque terminé, elle se retourne face à l’autel, et on conclu la séance avec la séquence du début (salut, sutra lent, salut + sutra rapide, salut), puis on quitte la pièce avec un ultime salut.
Rien de bien méchant au final. Sur le chemin du retour, Mec #2 m’a demandé mes impressions, je lui ai dit que je me sentais “sukkiri” (rafraichit, les idées claires), ce qui n’était pas complètement faux après s’être tapé autant de sutras. Mec #1 a préféré ne rien dire le long du chemin, je crois qu’il a capté qu’en fait je jouais juste le jeu. On s’est ensuite quitté sur le quai de la gare d’Ikebukuro, Mec #2 m’invitant a continuer la prière 2 fois par jour, et me mettant en garde qu’il fallait surtout pas que j’entre dans un temple ou autre lieu de culte si je voulais pas que le charme soit rompu. J’ai suivi ses recommandations : en rentrant je suis passé par le temple d’Asakusa, histoire de conjurer le mauvais sort. XD
Des témoignages me confortent dans le fait que c’est bel et bien une secte.
J : “Rencard demain (aujourd’hui). Mais avec un mec (le même que l’autre fois). La dernière fois c’était à domicile (Akiba), ce coup-ci c’est à l’exterieur. Ikebukuro.”
J : “Au sujet du rencard. Aujourd’hui ce fameux mec est venu avec un ami. D’Ikebukuro on est allé à Tokiwadai, et on a mangé dans un famires. Comme le mec était fan de foot, on a bien déliré à discuter. Sauf qu’en fait… (à suivre)”
J : “Sauf qu’en fait, il voulait me recruter dans une secte bien cheum ! BANDE DE BÂTARDS ! Plus jamais je traine avec des non-otaku !”
H : “Ça serait pas un Kenshoukai ? C’est le seul groupe religieux que je peux vraiment pas blairer. J’ai eu à peu près la même expérience y’a quelque temps de ça. Fais gaffe parce qu’ils sont très relou à toujours téléphoner pour t’inviter à des séances tout ça.”
J : “Ça serait pas un Kenshoukai ? << Tout à fait. Fuji Taisekiji Kenshoukai.”
M : “Kenshoukai… Rien que de m’en rappeler ça me donne envie de gerber. Début mars y’a un mec avec qui j’étais au lycée qui a dit qu’il voulait reprendre contact avec moi, il m’a à moitié forcé à rentrer dans sa secte… Ce soir-là je lui ai dit d’aller se faire faoutre et j’ai coupé les ponts avec lui, mais franchement ça me vnr. Je sais pas moi, c’est votre délire restez entre vous bande de bâtards.”
M : “Au fait, c’est la même technique qu’avec moi : 1/Ils viennent à deux avec un mec que je connais pas, 2/D’Ikebukuro on va à Tokiwadai, 3/On mange dans un famires. Ce famires ça serait pas Gasuto par hasard ? Si c’est ça ça veut dire qu’ils ont un manuel de recrutement. Ca me faout la gerbe…”
H : “Me suis fait inviter par 2 personnes différentes et le contenu de la discution était a peu près le même à 90%, donc ça fait aucun doute qu’ils ont un manuel de recrutement.”
M : “J’en étais sûr… Franchement je le remarquerais que ma religion est un peu louche si je devais utiliser un manuel pour recruter des gens, mais bon c’est comme si ils avaient subit un lavage de cerveaux, donc… La chine va pas venir nous envahir les mecs, lol.”
J : “Ce famires ça serait pas Gasuto par hasard ? << Exactement ça ! XD”
Sinon depuis, j’ai reçu un sms de Mec #1 le lendemain, me demandant s’il m’était arrivé un truc bien entre temps. XD Je voulais lui répondre de lâcher l’affaire, mais finalement j’ai commencé à mater des anime et je l’ai complètement zappé… J’ai pas eu de message depuis.
Si on compte les joyeuses mamies qui voulaient que je les suivent à l’église, ça fait la 2ème fois qu’on essaie de me convertir. ^^:
Sauf que ce coup-ci c’était bien mesquin…
BANDE DE BÂTARDS !
:beer:
Mort de Rire !trop bonne l’histoire,je me serait marré 10 fois en faisant son putain de serment!Bon souvenir en tout cas.Je regrette de pas avec toi dans ces cas là,je lui aurait cassé la bouche au mec2